Comment prendre de bonnes décisions et éviter la pensée de groupe ou le conformisme ?

L’effet janis, vous connaissez ?

Non non, ce n’est pas le nom d’un de nos derniers icebreakers inspiré par la chanteuse Janis Joplin. Même si, il n’est pas bien compliqué de s’imaginer ce que cela pourrait donner si nous utilisions des substances douteuses ou autres breuvages alcoolisés pour débuter une réunion.

Bref…

Nous parlons ici d’Irwing Janis, un chercheur en psychologie qui a étudié dans les années 1970 (1972 pour être tout à fait exact), ce qu’on appelle le phénomène de pensée de groupe ou « groupthinking » en anglais, dont l’une des conséquences est le consensus mou lors d’une prise de décision.

Et je suis persuadé qu’au moins une de vos réunions passées vous revient à l’esprit à l’évocation du terme « consensus mou ».

Vous l’avez certainement en tête cette réunion qui n’avait aboutit à rien…ou plutôt à une prise de décision vaseuse semblant satisfaire tout le monde mais qui en vérité s’était avérée être une forme d’accord global du groupe sans conviction réelle de chaque participant.

Sachez que la pensée de groupe telle que l’a décrit Janis peut aboutir à une prise de décision extrême qui n’aurait jamais été prise par les participants pris individuellement.

Par ailleurs, plusieurs biais du travail en groupe apparaissent dans le groupthinking :

    1. Par exemple,  le conformisme quand les participants, par la pression du groupe s’obligent à se conformer à l’avis global pour notamment sauvegarder la cohésion du groupe.
    2. Ou encore l’auto-censure quand les participants évitent de donner leur avis, prendre des initiatives ou suggérer des idées à contre courant. C’est pour cela qu’il est toujours intéressant d’avoir dans un groupe celui qui ne pense jamais comme tout le monde, et qui n’hésite pas à la ramener…il sera sans doute bénéfique lors de la prise de décision !

La suite de l’article est repris en grande partie de articles d’autres blogs qui résument parfaitement les conditions qui favorisent la pensée de groupe, ses symptômes, et les caractéristiques qui signent les consensus mous.

Pour lire ces articles : http://pierre.coninx.free.fr/lectures/Janis.htm et http://www.nouscomprendre.com/pensee-de-groupe-de-janis/

5 conditions prédisposent le phénomène de pensée de groupe :
    • la cohésion élevée du groupe ;
    • l’isolement par rapport au corps social ou à d’autres groupes ;
    • l’absence de définition de la méthode dans le travail du groupe ;
    • le leadership très directif ;
    • la situation globale anxiogène et stressante.
2 symptômes principaux émergent :
    • l’illusion collective : illusions de moralité, de rationalité, d’unanimité et d’invulnérabilité du groupe ;
    • la censure collective qui s’applique à soi-même et aux autres.
4 caractéristiques signent les décisions prises par effet « Janis » :
    • la pauvreté de l’information recherchée ;
    • les biais et les distorsions dans le traitement de l’information et la définition des objectifs ;
    • l’absence de prise en compte des risques potentiels que la décision comporte ;
    • le manque de recherche d’alternatives logiques et cohérentes.

Alors comment éviter, le groupthinking ?

Et bien : utiliser des post-it ! …tout simplement

Pour ceux qui n’aime pas les post-it, ceci peut…et même doit vous faire changer d’avis sur ces petits bouts de papier. Nous en sommes décidément convaincus les post-it ont des supers pouvoirs, et on vous le dit et redit…nous n’avons aucune action chez 3M (dommage, d’ailleurs :o)-

Mais encore faut-il bien les utiliser, excepté dans le cas d’un brainstorming à la « Alex Osborn » nous vous inviter à respecter la règle du « un, plusieurs » et « tous » si vous êtes très nombreux.

    • le « UN », c’est l’étape de réflexion individuelle, étape très importante car elle contribue à diminuer fortement le conformisme. Chacun s’exprime librement en notant son avis, ou ses idées sur des post-it, le tout sans être influencé par les idées des autres et sans que la pression du groupe s’exerce sur les personnes. En revanche, faites preuve d’une autorité bienveillante, car Il est primordial que les participants ne parlent pas entre eux durant cette phase d’expression sur post-it, il en va de la qualité de leur prise de décision.
    • le « PLUSIEURS » est tout aussi important, puisqu’une fois la réflexion individuelle terminée , vous devez inviter les participants à partager leurs post-it. De mémoire, nous n’avons jamais vu personne manger ses petits post-it de peur de les partager, chaque personne doit donc lire ses post-it et une nouvelle fois faites preuve d’autorité, il est très important que tout le monde partage bien toutes ses idées, pour qu’elles soient prises en compte par le groupe.

Ce principe simple contribue à diminuer le conformisme puisque tout le monde s’exprime sans devoir subir la pression du groupe.

Mais qu’en est il de la prise de décision in fine ?

Pour cela, il existe plusieurs techniques de priorisation qui tendent à diminuer le groupthinking mais vous devez essayer de suivre au maximum le principe de simultanéité. Le dot voting, par exemple est une technique de priorisation simple et rapide mais elle peut très vite favoriser l’effet mouton. Pour cela, vous pouvez simplement demander à vos participants de réfléchir avant aux idées sur lesquelles ils vont vouloir coller leurs gommettes, c’est seulement à votre top qu’ils pourront aller les coller. Ce principe de simultanéité s’applique dès lors que vous demandez à vos participants de choisir ou de prioriser.

c’est aussi très simple et cela contribue également à diminuer le groupthinking

À propos de David & Sacha

Co-fondateurs et associés du WORKLAB

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