Pourquoi le pivot n’est pas seulement réservé aux startups ?

Sondage express : si je vous parle de pivot, cela vous évoque quoi ?

Certains, qui ont fréquentés leur dentiste récemment, répondront qu’il s’agit d’une nouvelle dent en polymère. D’autres, plus attirés par la culture, ou avec des dents en meilleur état, parlerons du président de l’académie Goncourt. Enfin, dans le trio de tête, nous retrouvons les sportifs, qui vous décrirons le rôle clé de ce joueur, en bas de la raquette, au basket.

Le pivot, c’est également une tendance actuelle pour trouver de l’innovation. Connaissez-vous Stewart Butterfield ? Après un petit succès (Flickr), il a fondé une startup, pour créer LE super jeu vidéo dément dont il rêve. Au bout d’un an, il doit se rendre à l’évidence ; il a quasiment dépensé tout son budget, et c’est un échec. Mais Stewart, il en a vu d’autres, et il a remarqué une chose : l’outil interne de communication est super efficace. Il décide de changer complètement de cap et d’investir les derniers deniers sur cet outil de communication qui deviendra Slack. Je ne sais pas si on peut parler de succès, avec une valorisation à 1 milliard de dollars, 8 mois après sa sortie.

En bref, Stewart était coincé et il a pivoté.

L’analogie avec le joueur de basket fonctionne bien dans ce cas. En effet, vous remarquerez, que c’est le seul joueur qui est dos au panier, et qui regarde si ses camarades vont trouver une solution pour mettre un panier. Dans le cas où ils sont bloqués, ils tentent l’option ‘Pivot’ qui va tenter de marquer, d’une manière tout à fait différente.

Ok, j’ai compris le principe, mais concrètement cela peut ressembler à quoi dans mon organisation ?

Effectivement, tout le monde ne travaille pas dans la Silicon Valley, voici donc 2 exemples de pivots, inspirés de faits réels :

Les comptes rendus façon ‘Feux de l’amour’

-« Mais pourtant je l’avais mis dans mon compte rendu ! »

Combien de fois avons-nous prononcé cette phrase ? Mes collègues et moi, nous passions des heures et des heures de rédaction après les formations et les livraisons de modules (souvent dans les transports ou à l’hôtel). Tout cela pour un résultat très décevant, car les clients ne les lisaient pas, et nos propres collègues, qui intervenaient par la suite, non plus.

Hé bien fini les comptes rendus chronophages, et bienvenue au bon d’intervention.

Le changement de nom ne fait pas tout ! Au lieu de consigner les remarques et les explications après la formation, et parfois réécrire des morceaux entiers de documentation, nous prévoyons à présent les points à valider avant l’intervention. Le document ainsi obtenu est plus léger et plus lisible.

Spécification de la Nasa :

Bienvenue à la fabrique de spécifications : des heures et des heures de rédaction, où chacun essaye de se projeter dans ce que sera le futur logiciel. La moindre tournure de phrase est sujette aux phantasmes les plus fous :

– « ah oui, mais moi, je pensais que cela vous dire que le logiciel ferait telle ou chose ! ».

Bref tout le monde était déçu et agacé par ces documents qui étaient remis en cause dès la livraison du logiciel. Je vous passe les délicieux écarts entre cahier des charges, spécifications et logiciel final.

Bref, exit les spécifications. Nous organisons des démos au cours du déploiement et nous faisons valider un document pour chaque démonstration (avec ce qui va et ce qu’il faut revoir). Moins d’énergie dépensée pour tout le monde, et la cible plus facilement atteinte.

Ces 2 histoires sont moins impressionnantes que celle de Slack, mais elles illustrent tout de même des changements radicaux dans notre organisation. Nous avons atteint dans ces 2 cas des points de ruptures, et malgré tout, nous avons eu notre lot de résistances aux changements. Il n’est pas concevable de passer plus de temps sur un compte rendu de formation, que sur la formation avec le client par exemple, pourtant la plupart étaient attachés aux comptes rendus fleuves.

Comment procéder ?

Quand nous détectons un point de blocage, nous émettons l’hypothèse de supprimer la pratique qui pose problème, au travers de 3 questions :

  • Cette pratique apporte-t-elle de la valeur au projet ?
  • Est-elle exigée par le client et paye-t-il pour cela ?
  • Pouvons-nous faire mieux et autrement ?

Si nous obtenons 3 non, il est temps de lancer un atelier d’innovation !

En conclusion, si certaines pratiques ont cours, alors que personne ne sait à quoi elles servent, elles sont chronophages et n’apportent de valeurs ni à vous, ni à vos clients ; il est peut-être venu le temps de pivoter !

Merci à Kervin pour cette article !

À propos de David & Sacha

Co-fondateurs et associés du WORKLAB

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